Nathaly Coualy
ARTISTE & YOGI
Actrice, autrice, metteuse en scène
Nathaly Coualy
ARTISTE & YOGI
Actrice, autrice, metteuse en scène

Accompagnement en évolution personnelle

par le Kundalini yoga

MOI, FARDEAU INHÉRENT - de Guy Régis Jr avec Daniely Francisque -


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Festival Avignon Off 2019

Théâtre du train bleu du 5 au 24 Juillet 17H55

 

Nous échangions sur les spectacles qu’il avait déjà vu. Moi, fraichement arrivée au Festival d’Avignon pour 2 jours, mon programme allait être ciblé, ciselé.

Je veux du texte, de l’interprétation qui vous colle à la peau, de la profondeur sans lourdeur, je veux voyager, je veux quitter ce présent, partir ailleurs tout en étant là.

Les yeux sur la bible du Festival de plus en plus lourde et épaisse, Gérard me dit :

 « Ça Nathaly, tu dois voir ça 

 - c’est quoi ? »

Je vois son regard non pas perdu dans le vague, mais dans ses souvenirs, son émotion silencieuse, je sens l’instant dans ses yeux, je sens que je n’ai pas le choix :

« Il faut que tu vois ce spectacle » dit-il encore

J’en parle à Antoine, il en parle à Gérard qui n’en dit pas plus, c’est décidé on y va.

Je n’ai rien cherché à savoir, de quoi ça parle, où ça se passe, qui a écrit, je veux ressentir, je veux voir, je ne veux pas savoir, je veux être transportée.

Dans la file, j'y retrouve des copains, des gens que je n’ai pas vu depuis  longtemps. Faut dire que j’ai l’impression de naître après de si longues années d’hibernation. On ne parle pas de ce qu’on va voir. 

Nous voilà assit. Je peux même allonger mes jambes, je suis bien, je suis prête.

Noir. Voix off. Une femme parle, parle, respire, elle parle. Je m’inquiète. Je ne suis pas partisane de l’hyper intellectualisation dans son paroxysme aux couleurs contemporaines. J’ai peur. Je me fais des idées.

Je calme mon mental. J’accueille. Je prends. J’écoute et …  

Là voilà. Là. Là !

Je ne pense plus. Et puis son ton. Sa diction. Son regard. Son corps. Son déplacement. Je ne suis plus.

Très vite, elle me possède, je suis elle. Je la ressens. Elle me pénètre. Et plus ça va, plus elle se permet mes entrailles . Mais jusqu’où va t-elle aller ? Elle y va. Elle dit. Elle cri. Elle hurle. Mes yeux. Qu’est ce qu’ils ont mes yeux ? Je cligne des paupières, une larme s’enfuit, puis une autre et encore une autre.

La musique et les sons de Eddie Francisque. La lumière de Jean-Pierre Népost. Les costumes de Laura de Souza. 

Je suis bouche bée. Je suis touchée. Je suis happée. Je suis enlevée.

Et plus ça va, plus elle dit ce qu’elle a à dire, donne ce qu’elle a à donner, comme si c’était la dernière fois. Elle se libère. Car il n’est pas question d’oublier.

Elle n’oubliera jamais, nous non plus.

Jusqu'au bout elle nous tient, jusqu'après.

A la sortie, je l’ai attendu. La comédienne. Nous nous connaissons un peu de loin, Daniely est de la Martinique et moi de la Guadeloupe. Toutes deux comédiennes. Je lui dis tout de suite que j’ai besoin, envie de la serrer dans mes bras. Elle pose son sac avec un sourire et on se serre très fort. Je chuchote à son oreille à quel point elle est Belle. Belle. Mais Belle. Merci. Merci. Merci.

Vous voyez de quelle beauté je veux parler ? Cette Beauté nue, forte, grande, immense. Beauté Femme, intelligente, talentueuse.  Une Création. Une Beauté vraie.

Daniely Francisque m’a marquée à vie. 

Et voilà que je m’incline face à un homme : Guy Régis Jr, auteur de ces mots-maux. 

J’aimerais vous supplier à vous qui lisez ces mots, de ne pas passer à côté de ce grand moment de théâtre, de ces mots aiguisés, de ces émotions qui vous laissent bouche et cœur bées. 

 

MOI, FARDEAU INHÉRENT de Guy Régis Jr

Mise en scène et interprétation:  Daniely FRANCISQUE

Direction de jeu et collaboration artistique : Nelson Rafaell Madel

Lumière : Jean-Pierre Népost

Musique et son : Eddie Francisque

Festival OFF Avignon 2019 Théâtre du train bleu du 5 au 24 Juillet 17H55

 

Résumé : « Une femme est seule dans la nuit, elle attend. Flamme téméraire sous la pluie sauvage. Elle dit sa déchirure, sa blessure à jamais ouverte, le secret longtemps enfoui dans son corps-fardeau. Aujourd’hui, cela ne passera pas. Elle attend l’homme, cette charogne. Elle l’attend avec, dans sa main, l’orage et le glaive … » 

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